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Affichage des articles du 2023

Les neurones de l'autisme...?

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  Le neurodéveloppement d’un enfant, ou la manière dont son cerveau et ses capacités cognitives, affectives et comportementales se développent, n’est pas un long fleuve tranquille. Au contraire, c’est un voyage semé d’embûches, de pannes et de déviations. Bien souvent, ce chemin débute en plein centre de Paris, devant la cathédrale Notre-Dame. Tout juste créé, encore dans le ventre de sa mère, l’embryon puis le fœtus (techniquement, son appellation à partir de la 8ème semaine seulement, une fois que l’ensemble des organes sont formés) transitent déjà dans les rues parisiennes bondées. A peine extrait de ce labyrinthe qu’un nouvel obstacle se dresse sur leur passage : le périphérique. Pas un grand chemin à parcourir dessus, juste le temps de l’accouchement, mais un risque majeur de bouchons et autres accidents. La porte d’Italie, l’A6 bien encombrée pour peu qu’on soit à l’heure de pointe, puis l’A10. Enfin, le péage de Saint Arnould, les plus gros bouchons sont passés ! Bébé a alors 3

La dyspraxie... ou les dyspraxies ?

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  Dans le monde, la dyspraxie, qui se manifeste par des difficultés motrices dans la vie de tous les jours, touche entre 2 et 5% des enfants, surtout des garçons. Il s’agit donc d’un trouble très répandu dans la population, mais qui reste encore aujourd’hui mal connu. De nombreux enfants très différents sont regroupés sous cette étiquette diagnostique, avec des difficultés très hétérogènes. L’appellation même du trouble prête à débat. En effet, il existe depuis de nombreuses années un conflit parmi les soignants et autres spécialistes du neurodéveloppement de l’enfant sur ce sujet, entre deux entités diagnostiques : la dyspraxie et le trouble développemental des coordinations (TDC) motrices.

Les périodes critiques de notre cerveau

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  Il y a quelques années, nous avions évoqué une bien curieuse étude sur ce blog . Les chercheurs à l’origine de cette publication étudiaient la maturation du système visuel chez de jeunes chatons. Dès leur plus jeune âge, ils les avaient placés dans une étrange cage : celle-ci était dépourvue de lignes verticales. Ainsi, au cours des premiers mois de vie, ces pauvres chatons n’avaient pu observer que des lignes horizontales, à perte de vue...

Comment les enfants apprennent-ils à lire ?

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En France, l’apprentissage de la lecture est le plus souvent acquis vers l’âge de 6 ans, alors que les enfants sont solarisés en classe de CP. Cette petite merveille de processus cognitifs articulés les uns avec les autres se modèle en quelques mois, et après quelques années à peine, ces écoliers deviendront des lecteurs aguerris devant n’importe quel texte. Mais par quels miracles de tels processus peuvent se mettre en place ? Quelles sont les différentes étapes qui permettront à l’enfant de décoder un texte ? Quelles sont les capacités cognitives nécessaires à cela ?

Votre cerveau n'est pas fait pour lire !

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  Les processus cognitifs permettant la lecture représentent une merveille d'ingénierie neuronale. Le décodage des lettres, leur assemblage en des mots cohérents, l'attribution d'un sens et d'une prononciation à ces derniers sont des processus extrêmement complexes qu'on commence à comprendre, grâce aux chercheurs en psychologie expérimentales et diverses techniques d'imagerie fonctionnelle, nous permettant de visualiser notre cerveau en action.

Comment la lecture change votre cerveau

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  C’est à l’âge de 53 ans que KC, un plombier allemand, consulta aux urgences de l’hôpital de Brême. Il était alors en train de faire un AVC : un vaisseau sanguin de son cerveau s’était bouché, privant les neurones en aval d’oxygène, provoquant leur mort rapide et inéluctable. Fort heureusement pour lui, il ne s’agissait pas d’un vaisseau majeur, mais d’une petite artère à l’arrière du cerveau, si bien que l’AVC ne fut pas fatal. Seule une petite région de son cerveau fut détruite, située juste derrière son oreille gauche.

Twilight Brain

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  Dans les années 1960, l’amélioration des capacités de réanimation, combinée au développement des techniques de transplantation d’organes, vont modifier drastiquement les critères cliniques de la mort. Auparavant, la mort clinique d’une personne était essentiellement définie par l’absence d’activité cardiaque : on était mort lorsque le cœur ne battait plus. Cependant, à la suite de l’épidémie de Polio dans les années 1950, les techniques de réanimation vont très vite se développer, et permettre de suppléer un certain nombre de fonctions vitales de l’organisme, comme par exemple le cœur, les poumons ou les reins. Ainsi, il était désormais possible de maintenir en vie des personnes qui quelques années plus tôt auraient été déclarées mortes.

Placenta : quel rôle dans les troubles psychiatriques ?

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  Il y a 150 millions d’années, l’ancêtre des mammifères actuels a été infecté par plusieurs rétrovirus, des organismes qui ont la capacité, dans des circonstances bien particulières, d’incorporer leur génome au nôtre. Le plus (tristement) célèbre des rétrovirus actuels est le VIH, responsable de dizaines de millions de morts à travers le monde. Cependant, l’infection par des rétrovirus peut aussi avoir des effets tout à fait bénéfiques et inattendus : chez nos ancêtres du Crétacé, elle a permis la création d’un organe absolument indispensable : le placenta.

Autisme : génétique versus environnement.

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  Imaginez vous à bord d’un voilier, longeant la côte en plein été. La brise est légère, le soleil brille… tout va bien. Quand tout à coup, votre navire est secoué d’un terrible tressaillement : vous venez de heurter un récif ! C’est le branle-bas de combat, il faut colmater la brèche ! Heureusement, vous parvenez à maintenir votre voilier à flot, et pouvez poursuivre votre aventure, au moins jusqu’au prochain port.

L'autisme est-il purement génétique ?

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  En 2003, l’équipe du Pr Thomas Bourgeron, de l’institut Pasteur, publie une étude qui fera date. Publiés dans la prestigieuse revue Nature Genetics, ces travaux identifiaient en effet pour la première fois une mutation génétique responsable de troubles du spectre de l’autisme.

Avons-nous vraiment un cerveau social ?

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  David Marr est l'un des grands scientifiques de la seconde moitié du 20ème siècle. Né en 1945, il mourut précipitamment d'une leucémie en 1980, alors à peine âgé de 35 ans. Et pourtant, ses travaux révolutionnaires ont apporté une vision nouvelle du fonctionnement du cerveau, et même été à l'origine, quelques décennies plus tard, d'une nouvelle discipline aujourd'hui très prometteuse : les neurosciences computationnelles.

J'ai perdu le sens de l'humour...

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  C'est à 34 ans qu'Amanda, une jeune américaine, fut victime d'un accident de voiture. Sous la violence du choc, elle fut projetée vers le tableau de bord, et sa tête heurta le volant. Elle perdit connaissance sous la violence du choc, et resta inconsciente plusieurs minutes. Elle fut rapidement emmenée à l'hôpital, où les médecins lui firent passer un scanner cérébral, qui mis en évidence une commotion cérébrale modérée, sans risque vital immédiat . Elle resta la nuit en observation, avant de rentrer chez elle. Il est fréquent d'avoir des séquelles neurologiques dans ce genre de situation, si bien qu’elle fut suivie attentivement les semaines suivantes . Les médecins diagnostiquèrent au cours de ce suivi des difficultés attentionnelles et dans les interactions sociales. Mais son mari, lui, avait perçu autre chose: Amanda avait perdu son sens de l'humour. Elle était désormais incapable de comprendre la moindre blague. En ce 1er avril, nous nous intéresson

TE#7 - Le Paris-Brest

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  A l’occasion de la semaine du cerveau 2023, du 13 au 19 mars, je vous propose à nouveau une série de vidéos/podcasts sur ma chaîne Youtube. Cette année, je vous propose une balade dans une exposition imaginaire, au cours de laquelle les œuvres présentées seront l’occasion d’évoquer les dernières études en neurosciences, le fonctionnement ou les dysfonctionnements de notre cerveau. Il n’y a pas que les tableaux de maîtres qui peuvent nous inspirer dans notre exposition imaginaire. Bien souvent, les affiches et autres illustration de presse sont des œuvres d’art à part entière. Aujourd’hui, nous nous intéressons à cette affiche, et à cette Une du Petit Journal, qui célèbre le départ d’une course cycliste mythique, le Paris-Brest-Paris. Si cet évènement sportif a permis de révolutionner la pâtisserie (oui oui), elle représente aussi l’allégorie parfaite des troubles neuro-développementaux, le sujet de la vidéo du jour !

TE#6 - Le tableau périodique

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  A l’occasion de la semaine du cerveau 2023, du 13 au 19 mars, je vous propose une balade dans une exposition imaginaire, au cours de laquelle les œuvres présentées seront l’occasion d’évoquer les dernières études en neurosciences, le fonctionnement ou les dysfonctionnements de notre cerveau. Aujourd’hui, nous nous intéressons à un tableau bien particulier car il ne s’agit pas, à strictement parler, d’une œuvre d’art. On aurait du mal à trouver sa place au Louvre, mais il n’en reste pas moins une pièce maîtresse dans l’histoire récente. Il s’agit (bien sûr) du tableau périodique des éléments ! Nous allons le voir, les différents atomes qu’il rassemble se retrouvent bien souvent en neurologie ou en psychiatrie. Petit tour d’horizon des éléments en neurosciences !

TE#5 - Le radeau de la Méduse

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  A l’occasion de la semaine du cerveau 2023, du 13 au 19 mars, je vous propose à nouveau une série de vidéos/podcasts sur ma chaîne Youtube. Cette année, je vous propose une balade dans une exposition imaginaire, au cours de laquelle les œuvres présentées seront l’occasion d’évoquer les dernières études en neurosciences, le fonctionnement ou les dysfonctionnements de notre cerveau. Si on se penche aujourd’hui sur le « Radeau de la Méduse », de Géricault, ce n’est pas pour parler de désespoir ou de cannibalisme. Nous quitterons rapidement la haute mer pour nous plonger dans les profondeurs… de notre cerveau. Où on peut trouver un grand nombre de radeaux… lipidiques !

TE#4 - Diogène

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  A l’occasion de la semaine du cerveau 2023, du 13 au 19 mars, je vous propose à nouveau une série de vidéos/podcasts sur ma chaîne Youtube. Cette année, je vous propose une balade dans une exposition imaginaire, au cours de laquelle les œuvres présentées seront l’occasion d’évoquer les dernières études en neurosciences, le fonctionnement ou les dysfonctionnements de notre cerveau. Nous débutons notre exposition par « Diogène de Sinope », peint en 1860 par Jean-Léon Gérôme. Il rend hommage à la vie extraordinaire de ce philosophe antique. Cependant, si nous connaissons Diogène aujourd’hui, c’est aussi au travers d’un syndrome psychiatrique qui porte son nom. D’où provient ce syndrome, comment se manifeste t-il et comment le traiter ? Pourquoi l’appellation « Syndrome de Diogène » est-elle en réalité bien peu représentative de la réalité clinique ? C’est ce que je vous propose d’explorer dans ce premier épisode de la série « Les tableaux d’une exposition ».

TE#3 - Les expériences de mort imminente

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  A l’occasion de la semaine du cerveau 2023, du 13 au 19 mars, je vous propose à nouveau une série de vidéos/podcasts sur ma chaîne Youtube. Cette année, je vous propose une balade dans une exposition imaginaire, au cours de laquelle les œuvres présentées seront l’occasion d’évoquer les dernières études en neurosciences, le fonctionnement ou les dysfonctionnements de notre cerveau. Aujourd’hui, nous nous penchons sur une œuvre majeure de Jérôme Bosch, « La montée des bienheureux vers l’empyrée », qui fait partie d’un ensemble de 4 œuvres appelées « Visions de l’au-delà ». Ce tableau est remarquable car il retranscrit très fidèlement une expérience bouleversante que font certains patients pendant un arrêt cardiaque : une expérience de mort imminente. Peut-on expliquer ces EMI ? Quelles sont nos connaissances actuelles sur les origines neurologiques de ce phénomène ? Nous allons tenter d’y répondre aujourd’hui !

TE#2 - La mort de Socrate

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  A l’occasion de la semaine du cerveau 2023, du 13 au 19 mars, je vous propose à nouveau une série de vidéos/podcasts sur ma chaîne Youtube. Cette année, je vous propose une balade dans une exposition imaginaire, au cours de laquelle les œuvres présentées seront l’occasion d’évoquer les dernières études en neurosciences, le fonctionnement ou les dysfonctionnements de notre cerveau. Nous nous intéressons aujourd'hui à l'un des plus grands tableaux de David, La mort de Socrate, qui nous plonge dans la Grèce antique, pendant le dernier discours du philosophe avant qu'il ne se donne la mort, comme le voulait la coutume à Athènes. Mais comment la ciguë, le poison qu'il a bu, l'a t-il tué ? Aurait-il pu y échapper ? Savez vous qu'on vous administre des produits proches lors de toute anesthésie générale ?

TE#1 - Les terreurs nocturnes

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  A l’occasion de la semaine du cerveau 2023, du 13 au 19 mars, je vous propose à nouveau une série de vidéos/podcasts sur ma chaîne Youtube. Cette année, je vous propose une balade dans une exposition imaginaire, au cours de laquelle les œuvres présentées seront l’occasion d’évoquer les dernières études en neurosciences, le fonctionnement ou les dysfonctionnements de notre cerveau. Notre balade mentale nous amène aujourd’hui devant 2 tableaux. Tout d’abord, « La sieste » de Vincent van Gogh, nous plongera dans les mystère du sommeil. Ensuite, « Inconsolable », de Franz Verhas, nous évoquera un trouble du sommeil que les parents connaissent bien, les terreurs nocturne.

Les tableaux d'une exposition

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  A l’occasion de la semaine du cerveau 2023, du 13 au 19 mars, je vous propose à nouveau une série de vidéos/podcasts sur ma chaîne Youtube. Cette année, je vous propose une balade dans une exposition imaginaire, au cours de laquelle les œuvres présentées seront l’occasion d’évoquer les dernières études en neurosciences, le fonctionnement ou les dysfonctionnements de notre cerveau.

Les personnes avec autisme peuvent elles nouer des liens d'attachement ?

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  La théorie de l’attachement est considérée comme l’une des théories psychologiques les plus influentes du 20ème siècle. Elle est née de la réflexion de 3 grands scientifiques, John Bowlby, Mary Ainsworth et James Roberston, au lendemain de la seconde guerre mondiale.

TSA versus TRA : quelles différences ?

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  La théorie de l’attachement est née dans les orphelinats anglais, pendant la seconde guerre mondiale. C’est là que John Bowlby, psychanalyste, observe les effets de la séparation des enfants de leurs parents. Avec l’aide de Mary Ainsworth et James Roberston, ils vont, à partir de ces observations et de bien d’autres ensuite, construire ce qui deviendra l’une des théories psychologiques les plus influentes du 20ème siècle.

Le cerveau autiste est-il hyper-masculin ?

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A partir des années 1960-1970, un vaste mouvement de recherche en psychologie a tenté de dessiner les contours d’une théorie cognitive des troubles du spectre de l’autisme (TSA). Nous avons déjà évoqué sur ce blog plusieurs d’entre-elles. Par exemple, certaines équipes ont mis en évidence un défaut en théorie de l’esprit , cette faculté permettant d’attribuer et de comprendre les états mentaux (pensées, émotions, croyances…) des personnes qui nous entourent. D’autres ont tenté d’expliquer les troubles autistiques par un défaut de cohérence centrale  : la perception du monde environnant des personnes avec autisme serait biaisée vers les détails, au détriment d’une vision globale des objets qui les entourent.

L'autisme est-il un trouble sensoriel ?

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  Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) ont été décrits, dans leur forme prototypique (l’ autisme infantile ) par Léo Kanner il y a près de 80 ans. De nos jours, de façon consensuelle, cet ensemble de conditions est principalement définit par des difficultés dans les domaines de la communication et des interactions sociales, qui constituent une caractéristique commune à l’ensemble du spectre. Ces difficultés peuvent s’exprimer de différentes façons en fonction des individus et de leur âge. Par exemple, un bébé avec autisme sourira moins à ses parents, les fixera moins du regard. Plus tard, on peut retrouver une absence d’ attention dirigée , ce phénomène complexe qui permet de focaliser notre regard et notre attention vers un objet qu’un interlocuteur pointe du doigt. Enfin, une fois devenu grand, un enfant avec autisme aura par exemple beaucoup de mal à comprendre l’implicite des phrases. On retrouve aussi des intérêts restreints , focalisés sur un sujet extrêmement précis, et d