La schizophrénie naît-elle dans le ventre de sa mère ?
La schizophrénie est un trouble psychiatrique commun dans le monde :
elle toucherait environs 1 % de la population, soit près de 600
000 personnes en France. Pourtant, elle reste mal connue.
Sa physiopathologie n’est pas complètement expliquée à ce jour, si bien qu’on
ne parle pas de maladie mais de trouble (c’est d’ailleurs le cas
pour toutes les affections psychiatriques).
Elle débute
généralement à la fin de l’adolescence ou chez l’adulte jeune,
et se caractérise par trois grands syndromes. Le syndrome positif se
définit par des hallucinations et des idées délirantes. C’est
le rapport du malade à la réalité qui est perturbé. Le syndrome
négatif décrit l’appauvrissement progressif de la vie psychique.
Il existe enfin une désorganisation de la pensée, qui se manifeste
par un discours illogique et une discordance entre les émotions, les
pensées et le comportement de l’individu.
Dans le cerveau, la
schizophrénie se caractérise principalement par une dérégulation
d’un neurotransmetteur particulier : la dopamine. Elle peut être
en excès dans certains endroits (par exemple au niveau du cortex
limbique, responsable du syndrome positif) ou en manque ailleurs
(dans le cortex préfrontal, responsable du syndrome négatif).
L’action des neuroleptiques, que l’on utilise comme traitement,
est de diminuer la dopamine cérébrale afin d’atténuer
principalement le syndrome positif.
Il existe d’autres
anomalies cérébrales, et notamment un défaut des neurones
glutamatergiques (excitateurs) et GABAergiques (inhibiteurs) qui a
pour conséquence une connectivité défaillante entre les
différentes régions cérébrales, à l’origine d’un mauvais
traitement de l’information et de troubles cognitifs. Selon
certains scientifiques, ces déficits cognitifs pourraient être à
l’origine du syndrome positif. En effet, certaines substances qui
modulent les récepteurs glutamatergiques (comme la kétamine)
reproduisent fidèlement hallucinations et autres symptômes
psychotiques.
Une recherche très
intensive tente de comprendre d’où peut provenir ce trouble.
L’hypothèse qui fait aujourd’hui consensus est celle d’un
trouble neuro-développemental, c’est-à-dire qui prend sa source
dans le développement du système nerveux au cours de la vie fœtale,
l’enfance et l’adolescence. Il existe des interactions très
fortes entre des prédispositions génétiques (certaines mutations
et allèles) et l’influence de l’environnement (comme par exemple
la consommation de cannabis).
Je vous propose dans
cet article de nous intéresser à une période critique de
développement cérébral, donc particulièrement à risque : la
vie fœtale. Car si la schizophrénie débute le plus souvent à
l’adolescence, elle peut (en partie) prendre source… dans le
ventre de sa mère.
Les infections comme facteur de risque de schizophrénie [1].
La vie fœtale est
une période extrêmement riche et complexe. L’ensemble des organes
se forme, se met en place, dans une danse précise et minutieuse. Le
système nerveux débute sa formation dès la 4ème semaine de
grossesse : il ressemble alors à une espèce de plaque, collée
dans le dos de l’embryon. On est loin des sillons, circonvolutions
et autres nerfs observés à l’âge adulte ! Progressivement,
la plaque neurale s’invagine pour former un long tube, qui se
dilatera à l’une de ses extrémités en plusieurs vésicules. Ces
dernières formeront le futur cerveau, alors que la partie qui reste
tubulaire formera la moelle épinière.
Mais le
développement cérébral ne s’arrête pas là. Les vésicules
apparaissent tout juste, que déjà des cellules souches spécialisées
se divisent pour former les premiers neurones, qui commencent un long
voyage à travers le cerveau pour trouver la place qui leur est
attribuée. Encore quelques semaines pour que ces cellules souches
arrêtent leur production de neurones, pour réorienter leur usine de
production vers les astrocytes et oligodendrocytes, des cellules
spécialisées respectivement dans le soutient des neurones et des
synapses, et dans la formation des gaines de myéline autour des
axones.
Une fois les
neurones arrivés à bon port, ils commencent à discuter avec ses
voisins. Les plus proches, tout d’abord, puis ceux plus éloignés.
Ces communications, permises par les synapses, se mettent en place à
partir de la deuxième moitié de la grossesse et leur formation ne
se termine que plusieurs années plus tard.
Enfin, les
oligodendrocytes nouvellement créés commencent à former les gaines
de myéline à partir du 3ème trimestre de grossesse. Ce processus
de myélinisation ne s’arrêtera qu’à l’adolescence.
La via intra-utérine
est donc le siège de nombreux processus, finement régulés, qui
peuvent aboutir à des dysfonctionnements s’ils sont perturbés.
C’est ainsi qu’on
s’est aperçu que la grippe constitue un risque pour le fœtus de
développer, deux décennies plus tard, une schizophrénie. Mais ce
risque varie en fonction du terme de la grossesse : par exemple,
attraper la grippe en deuxième moitié de grossesse ne semble pas
être un facteur de risque de schizophrénie. En revanche, si elle
survient au cours du premier trimestre, la grippe augmente jusqu’à
7 fois le risque de schizophrénie à l’âge adulte. On voit déjà
se dessiner une période critique pendant laquelle la perturbation
des processus développementaux peut avoir un impact significatif.
Des équipes de
recherche ont mené plusieurs expériences chez la souris, en
injectant pendant leur grossesse des analogues d’ARN viral, mimant
précisément une infection. Ils ont découvert que cette inoculation
provoquait une diminution de la neurogenèse ainsi qu’une
augmentation de la mort neuronale au niveau de l’hippocampe. Au
niveau moléculaire, l’infection virale entraînerait une
inhibition de la protéine Reeline, impliquée dans le développement
cérébral. Ces observations sont tout à fait cohérentes avec ce
que l’on connaît de la schizophrénie, au cours de laquelle on
observe une diminution de la neurogenèse dans l’hippocampe ainsi
que de la Reeline.
Les infections
virales agiraient sur le système nerveux en développement via une
cascade d’activations moléculaires aboutissant à la production de
molécules bien spécifiques : les cytokines.
L’inflammation comme facteur de risque de schizophrénie [2].
L’inflammation
traduit la réponse innée de l’organisme à toute agression de
l’organisme. Elle est présente dans la majeure partie des
infections, mais c’est elle aussi qui fait gonfler votre cheville
après une entorse.
Lors de l’étude
des facteurs de risques prénataux de la schizophrénie, les
chercheurs se sont aperçus qu’en plus de la grippe, un grand
nombre d’infections, comme la rubéole ou la toxoplasmose, majorait
le risque. Ce serait donc la réaction inflammatoire, le facteur
commun entre toutes ces infections, qui serait le facteur de risque
clé au cours de cette période charnière.
Au sein de cette
réaction inflammatoire, les cytokines jouent un rôle fondamental.
Ce sont elles qui vont l’orienter, la majorer ou la réduire. Mais
elles peuvent avoir un rôle bien plus important, et influencer un
grand nombre de processus biologiques.
En particulier, ces
cytokines pourraient modifier la mise en place des circuits cérébraux
dopaminergiques, en majorant la production de neurones à dopamine.
Des études chez des souris exposées à des cytokines tendent à
montrer que l’effet de celles-ci diffère en fonction du terme. Une
inflammation précoce augmenterait la sensibilité à la dopamine,
aboutissant à un syndrome positif majoré, alors qu’une
inflammation tardive aboutirai plutôt un retentissement cognitif,
qui font plutôt partie du syndrome négatif. L’inflammation,
au-delà d’être un facteur de risque de schizophrénie, pourrait
influencer la forme clinique du trouble (paranoïde ou déficitaire)
en fonction du terme où elle survient.
Comme nous le
disions plus haut, la schizophrénie se caractérise principalement
par une dérégulation de la dopamine cérébrale. Mais on retrouve
aussi des anomalies dans les réseaux glutamatergiques et
GABAergiques, à l’origine d’une mauvaise connectivité
cérébrale.
L’inflammation et
les cytokines qui l’accompagnent agissent aussi sur ces systèmes
neuronaux. Par exemple, une cytokine nommé IL-8 entraînerait une
réduction des neurones et des synapses au niveau de régions
cérébrales impliquées dans la mémoire. Les troubles mnésiques
qui en découlent pourraient être à l’origine des hallucinations
du syndrome positif.
Une autre cytokine,
l’IL-6, aurait un rôle particulièrement important. Elle
perturberait la formation des neurones et des synapses à la fois
pour les neurones glutamatergiques et GABAergiques dans l’ensemble
du cerveau. Elle agirait aussi sur la myélinisation des axones,
réduisant l’efficacité des transmissions de potentiels d’action.
Une forte augmentation d’IL-6 en début ou en fin de grossesse
aurait donc un impact important. En particulier, il existe une
corrélation entre l’inflammation au cours de la grossesse, les
déficits cognitifs chez l’enfant et le développement d’une
schizophrénie à l’adolescence. Une étude [3] américaine a
montré que les bébés soumis à une concentration élevée d’IL-6
pendant la grossesse avait, à leur naissance, des amygdales plus
grosses et bien mieux connectées au reste du cerveau (en particulier
avec le cortex fusiforme, insulaire, sensorimoteur ainsi le thalamus
et le noyau caudé). Ces connexions aberrantes sont à l’origine
d’une mauvaise détection et analyse des stimuli extérieurs, en
particulier au niveau de la pertinence pour soi même (c’est
ainsi que d’infimes détails peuvent être interprétés comme un
danger dans certains délires persécutifs par exemple). Ces
anomalies étaient corrélées à un mauvais contrôle pulsionnel à
2 ans. Les analyses statistiques de cette étude indiquent un effet
indirect de l’IL-6 sur l’impulsivité des enfants à 2 ans, via
les malformations amygdaliennes. On pourrait par ailleurs trouver une
cause évolutive à ce processus. L’inflammation maternelle, à
l’origine d’une « hypervigilance » aux stimuli
extérieurs chez son bébé, pourrait être induite
par l’environnement insécure dans lequel la mère évolue. Le
comportement induit chez l’enfant serait donc conditionné à
répondre rapidement aux menaces potentielles.
L'amygdale (ici chez la souris) est une structure profonde du cerveau située près des hippocampes. |
L’inflammation et
ses cytokines peuvent donc perturber de façon significative le
développement cérébral pendant la grossesse. Ces perturbations
aboutissent à un défaut de connectivité neuronale qui peuvent
aboutir, 20 ans plus tard et avec l’aide d’autres facteurs de
risques, à la schizophrénie. Mais leurs conséquences ne se
limitent pas là. En effet, l’inflammation maternelle pourrait
« programmer » les cellules immunitaires du cerveau, la
microglie, et influencer leur comportement au cours de la vie
post-natale. Une inflammation fœtale importante pourrait
sensibiliser la microglie dans le futur, qui pourrait surréagir en
cas de nouvel épisode inflammatoire, ce qui aurait pour conséquence
une destruction synaptique et une perturbation des circuits
neuronaux. Cela pourrait expliquer les épisodes psychotiques et
l’entrée dans la schizophrénie.
Ainsi, les effets de
l’inflammation fœtale pourraient être, chez certains individus,
complètement invisibles pendant des années avant d’être
démasqués au cours de l’adolescence, qui correspond à une
nouvelle période critique du développement cérébral.
On pourrait comparer
l’effet des cytokines sur le cerveau comme une erreur d’aiguillage.
Il existe au cours de la vie fœtale plusieurs trajectoires
développementales. L’inflammation aurait comme effet d’orienter
le développement cérébral vers une voie à risque d’apparition,
plus tard, d’un trouble psychiatrique.
Tous à risque ?
Il existe un
contraste étonnant entre les effets de l’inflammation sur le
développement cérébral et la banalité d’une infection au cours
de la grossesse. Sur les 9 mois de gestation, il est en effet commun
d’avoir de la fièvre. Comment expliquer l’absence de future
schizophrénie dans la vaste majorité des inflammations fœtales ?
Une étude récente
s’est penchée sur ce problème [5]. Avec un modèle d’infection
virale chez la souris (en utilisant les mêmes fragments d’ARN
viraux dont nous parlions plus haut), des chercheurs ont découvert
que la réactivité immunologique chez la femelle avant la grossesse
permettait d’évaluer le risque de troubles neuro-développementaux
chez le fœtus en cas d’infection pendant la grossesse. Ce n’est
pas tant l’infection qui est délétère mais l’intensité de la
réponse inflammatoire en réponse au pathogène !
La schizophrénie ne
résulte jamais d’une cause unique. Son origine repose sur des
centaines, des milliers de facteurs différents qui ont chacun un
poids négligeable, mais qui rassemblés constituent un cocktail
détonnant. Pour le dire plus clairement, le simple fait d’attraper
la grippe pendant la grossesse aura certainement peu de conséquences
sur le développement cérébral du fœtus. En revanche, l’addition
d’une infection, d’une prédisposition génétique et de facteurs
environnementaux au cours de l’enfance et l’adolescence
(typiquement, la prise de cannabis) vont augmenter de manière très
importante le risque de schizophrénie. Au niveau individuel, ces
facteurs de risque doivent s’interpréter dans leur ensemble et non
séparément.
Il existerait une
interaction importante (et même une synergie) entre l’action des
cytokines et certaines variations génétiques à risque [2]. C’est
le cas par exemple du gène DISC-1 et de la cytokine IL-6. Nous avons
vu que l’IL-6 à forte dose pouvait influencer négativement le
développement cérébral. Certaines études suggèrent que cet effet
serait différent en fonction de l’allèle de DISC-1 présent dans
le génome du fœtus. Il est possible que l’inflammation n’ai un
effet significatif que chez les fœtus ayant une prédisposition
génétique. De plus, encore une fois, ces interactions prises
isolément n’ont qu’un poids très faible sur l’apparition
d’une schizophrénie, et c’est seulement leur accumulation qui
augmentera significativement le risque.
Ces interactions
synergiques existent aussi entre l’inflammation cérébral et
l’environnement au cours des décennies suivantes. C’est
particulièrement le cas pour le cannabis, un facteur de risque bien
connu de schizophrénie.
Des récepteurs
cannabinoïdes sont naturellement présents dans le cerveau. Leur
fonction est, entre autres, de réguler le dialogue entre les
différents neurones. Leur nombre augmente fortement à
l’adolescence, et c’est pour cela que les effets du cannabis sur
le développement cérébral sont particulièrement important à ce
moment là. Certaines études suggèrent que l’inflammation
cérébrale pourrait sensibiliser ces récepteurs. Cette
sensibilisation serait sans conséquences visibles au cours de
l’enfance (pendant laquelle il n’est que peu exprimé) et en
l’absence de consommation. En revanche, l’association d’une
inflammation fœtale et d’une prise de cannabis à l’adolescence
serait particulièrement à risque de schizophrénie.
Pour reprendre
l’analogie de l’aiguillage, le fait d’être orienté vers une
trajectoire développementale à risque pendant la grossesse n’est
pas une fatalité, et l’issue n’est pas inéducable. L’enfant
rencontrera de nombreux autres aiguillages par la suite, certains
pouvant le ramener sur une voie plus sûre, et d’autres pouvant
aggraver encore le risque.
Il n’y a donc pas
d’inquiétude à avoir devant un épisode de fièvre pendant la
grossesse (tout du moins, sur le développement cérébral du fœtus).
Il existe d’autres
médiateurs de l’inflammation, comme le système du complément,
qui pourraient être impliqués dans les erreurs d’aiguillage.
Cependant, les études sur ce sujets sont encore peu nombreuses et
les données pas assez fiable pour en tirer des conclusions robustes.
Une piste pour un traitement préventif ?
A partir de toutes
ces études, et étant donné l’importance de l’inflammation dans
l’émergence des troubles psychiatriques, peut-on imaginer un
traitement anti-inflammatoire efficace afin de maintenir le
développement cérébral du fœtus dans le droit chemin ?
Plusieurs études
indiquent un effet bénéfique de ces molécules. Lors d’un
syndrome inflammatoire chez la mère, un anti-inflammatoire semble
limiter l’impact des cytokines sur la myéline et sur les troubles
cognitifs de l’enfant. Cependant, la même molécule administré en
l’absence de tout syndrome inflammatoire avait un effet opposé, et
entraînait des troubles comportementaux chez l’enfant ! Il
faut de plus bien avoir en tête que la prise d’anti-inflammatoires
(comme l’Ibuprofène ou le Kétoprofène) est strictement
contre-indiquée au cours de la deuxième moitié de la grossesse !
Les effets d’un
syndrome inflammatoire pendant la grossesse ne sont que partiellement
connus. L’état actuel de nos connaissances n’est pas encore
suffisant pour envisager un tel traitement. Nous manquons en
particulier de données concernant le système immunitaire maternel
normal au cours de la grossesse. En effet, les concentrations en
cytokines au cours de la grossesse varient de façon physiologique.
Par exemple, il est normal d’avoir des taux élevés d’IL-6 en
fin de grossesse.
Il n’est donc pas
simplement question de taux anormalement élevés de cytokines. Il
s’agit de déterminer quelles variations au cours de la grossesse
sont normales, et lesquelles sont pathologiques. Une grande étude
chez l’Homme, récemment publiée dans la prestigieuse revue The
Lancet [4], se base justement sur cette approche. Elle validait
l’effet délétère de l’IL-6 comme facteur de risque de
schizophrénie, avec une évolution de ses concentrations légèrement
différente en comparaison avec des individus normaux. Les
scientifiques retrouvaient deux périodes critiques, la première
moitié et les dernières semaines de grossesse, au cours desquelles
les concentrations d’IL-6 différaient le plus entre les enfants
normaux et ceux qui, 20 ans plus tard, développeront une
schizophrénie.
Le rôle de
l’inflammation fœtale dans la physiopathologie de la schizophrénie
commence donc à être bien établi, même si nos connaissances sur
le sujet sont encore imparfaites. Elles doivent être comprises et
interprétées de manière globale, en fonction des interactions
possibles avec les prédispositions génétiques et l’influence de
différents facteurs environnementaux tout au long de la vie de
l’enfant. Enfin, nos connaissances sur le sujet ne permettent pas,
à l’heure actuelle, d’envisager un traitement anti-inflammatoire
préventif.
SOURCES :
-
[1] Meyer,
Urs, Benjamin K. Yee, and Joram Feldon. "The neurodevelopmental
impact of prenatal infections at different times of pregnancy: the
earlier the worse?." The
Neuroscientist 13.3
(2007): 241-256
-
[2] Allswede,
Dana M., and Tyrone D. Cannon. "Prenatal inflammation and risk
for schizophrenia: a role for immune proteins in
neurodevelopment." Development
and psychopathology 30.3
(2018): 1157-1178.
-
[3] Graham,
Alice M., et al. "Maternal systemic interleukin-6 during
pregnancy is associated with newborn amygdala phenotypes and
subsequent behavior at 2 years of age." Biological
psychiatry 83.2
(2018): 109-119.
-
[4] Allswede,
Dana M., et al. "Cytokine concentrations throughout pregnancy
and risk for psychosis in adult offspring: a longitudinal
case-control study." The
Lancet Psychiatry 7.3
(2020): 254-261.
-
[5] : Estes,
Myka L., et al. "Baseline immunoreactivity before pregnancy and
poly (I: C) dose combine to dictate susceptibility and resilience of
offspring to maternal immune activation." Brain,
Behavior, and Immunity (2020).
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